Histoire

L’histoire du village de Puycelsi

La vallée de la Vère, comme le prouvent des études récentes, a connu dès la préhistoire une occupation humaine, en particulier sur le site même du village (cf. TAVOSO A., 1987 – Les premiers habitants de la Vère. Groupement d’études et de recherches préhistoriques, Université de Provence, Marseille). Bien plus tard, les Celtes, habitants de la contrée entre les VIIIème et IIème siècle avant J.-C., ont appelé cette place “celto dun” : “forteresse des bois” ; les Romains, installés ensuite lui ont donné le nom de “podium celsium”, ce qui signifie “plate forme élevée”.

Il ne reste aucune trace de ces hommes dans l’enceinte du village, mais une voie romaine est encore visible sur le sentier du patrimoine et quelques oppida existent toujours dans la forêt de la Grésigne toute proche, dont Puycelsi fut longtemps chargé de la surveillance.

 Le premier document connu retraçant l’histoire de Puycelsi est, en 1180, l’acte de vente par lequel l’Abbé Pierre d’Aurillac, vendit cette seigneurie au Comte de Toulouse, Raymond V, à qui l’importance stratégique du site n’avait pas échappé : aux confins du Languedoc et de la Guyenne, tout proche des plateaux Cadurciens. Les Comtes de Toulouse fortifièrent la place et édifièrent un château, disparu depuis, et dont tout laisse penser qu’il fut leur préféré. Fidèle au Comte de Toulouse, Puycelsi résista par deux fois aux Montfort lors de la Croisade des Albigeois : à Simon de Monfort en 1211, puis à son frère Guy en 1213, qui ne purent s’emparer de la citadelle. Le traité de Meaux en 1229, qui marqua avec la fin de la Croisade des Albigeois la réconciliation de Raymond VII avec le jeune Roi de France Louis IX, stipulait que vingt-cinq villes ayant résisté aux vainqueurs devaient être détruites ; bien sûr, Puycelsi était du nombre. Commença alors un long démantèlement du village et de ses fortifications.

 

Et pourtant, le village résista vaillamment à d’autres envahisseurs : aux Routiers du Vicomte de Montclar, en 1363, au Sieur de Duras, à quatre cent cinquante anglais lors de la guerre de Cent Ans et même au Sieur de Payrol, qui y connut la défaite pendant les guerres de religion. Il faut dire qu’il était difficile de déloger les puycelsiens – dont la fidélité à la couronne de France ne s’était pas démentie au fil des siècles, – perchés qu’ils étaient sur leur piton rocheux et à l’abri de leurs remparts. La porte de l’Irissou (la herse) – à l’architecture rare dans notre région -, un chemin de ronde, plus de 800 m de remparts et des tours de guet attestent du caractère défensif de la place.

Au cours de son histoire, quatre épidémies de peste vinrent frapper le village entre 1586 et 1652 ; pour repousser ce fléau, les habitants édifièrent la chapelle Saint-Roch, qui abrite aujourd’hui la Maison du Tourisme. Saint-Roch protégea peut être le village, mais c’est plus vraisemblablement son isolement, en évitant les échanges avec l’extérieur, qui empêcha la propagation de la peste : pour accéder au village, il n’y avait que des chemins muletiers. Vers 1850, la Mairie acheta les terrains et les vestiges du château qui appartenaient à Monsieur de Puisségur pour créer la route d’accès que nous empruntons aujourd’hui.

Puycelsi traversa la Révolution sans trop de problèmes et l’administration, gérée par quatre consuls auparavant fut confiée à des hommes chargés de gouverner un canton de 2700 personnes, comprenant les communes de Larroque, Penne et Vaour. Puycelsi comptait alors plus de 700 personnes, qui vivaient de petits métiers, comme tourneur de fuseaux pour la laine (fustayre),

 

tandis que les femmes se consacraient à la broderie, puis partaient vendre leur production aux marchés de Gaillac (25 km) ou de Caussade (30 km), à pied !

Le village continua à prospérer jusqu’au milieu du XIXème siècle qui connut un lent déclin avec l’exode rural : les mines de Carmaux, ouvertes en 1850, avaient sonné la fin de l’activité des charbonniers et des verriers de la Grésigne.

 

 

La première guerre mondiale emporta cinquante cinq jeunes hommes ; Puycelsi se vida alors de ses habitants et s’endormit. Le village s’appauvrit et les maisons abandonnées commencèrent à tomber en ruine, jusqu’au début des années soixante, quand les estivants et autres résidents secondaires commencèrent à remettre en état des demeures chargées d’un long passé. Il y a toujours de belles maisons à Puycelsi, dont certaines de style renaissance, ce qui montre l’opulence du village à une certaine période. Les dimensions de l’église (nef de 46m de long, 12m de haut) et la qualité de ses décorations attestent de l’importance qu’avait eu le village.

Aujourd’hui la quasi totalité des maisons est restaurée et Puycelsi est redevenu un village accueillant, qui a su garder son naturel et son authenticité. Dix-sept nationalités sont représentées dans la commune aussi bien dans le village que dans les hameaux alentours, dont beaucoup d’anglophones, comme dans de nombreux villages au sud de la France.


Nous sommes fiers de faire partie des plus beaux Villages de France, attentifs à ce que le développement du village n’ait pas pour contrepartie le développement anarchique d’un commerce “touristique” envahissant. Un hôtel restaurant de qualité, des cafés, des commerces sont là pour vous accueillir ; des métiers d’art s’installent et s’exposent dans une galerie au cœur du village.


 


 La forêt de la Grésigne

Parler de Puycelsi sans parler de la forêt de la Grésigne serait évoquer seulement la moitié du sujet. Près de 4000 hectares de bois en font la forêt la plus importante de Midi Pyrénées. Composée de châtaigniers, de chênes-rouvres et de quelques résineux, elle abrite une faune importante de cervidés et de sangliers, mais aussi des insectes protégés, comme le lucane cerf-volant. De Puycelsi à la forêt de la Grésigne, il n’y a qu’un pas ou plutôt un sentier, le Sentier du Patrimoine ; réalisé, entretenu et balisé par le Conseil général du Tarn, il est composé de plusieurs boucles allant de 2 à 14 km, qui partent de et reviennent à Puycelsi. Sans difficulté majeure, il serpente le long d’un ruisseau pour arriver au sommet du massif de Montoulieu qui domine toute la forêt. 
L’histoitre de Puycelsi est liée à celle de la Grésigne. 
Le livre de Claude Bouyssieres intitulé ” Grésigne, Histoire d’une Forêt Convoitée”, édité en 1996, ayant été épuisé, les personnes intéressées peuvent en consulter la mise à jour en une quinzaine de chapitres plus des photos figurant sur le site:

Le verger conservatoire

 

Parler de Puycelsi, c’est aussi évoquer le Verger Conservatoire régional de Puycelsi qui abrite plus de sept cents espèces d’arbres fruitiers et une centaine de ceps de vignes différentes. Les visites ont lieu sur rendez vous et les particuliers peuvent, à la saison propice, apprendre la taille ou acheter les végétaux.

 


Puycelsi, ou Puycelci ?

Les celtes l’appelaient Celto Dun, la forteresse des bois, mais ce sont les romains qui lui ont donné le nom de Podio Celso, qui signifie plate forme élevée.

Deux sceaux des comtes de Toulouse attestent l’emploi de ce nom qui sera plus tard modifié en Puicelcy la Montagne pendant la révolution. Quelques variantes ont existé mais peu utilisé comme Puicelci en Albigeois ou Puegchelsi. En 1950 le conseil municipal de Puycelsi sollicita monsieur le préfet du Tarn pour que Puycelsi retrouve son étymologie ; mais sans réponse.
Depuis et selon les humeurs on a retrouvé des panneaux signalétiques écrits Puycelsi ou Puycelci, quelquefois seulement à quelques mètres de distance.
La pratique courante est d’écrire le nom de la commune et du village PUYCELSI , bien que l’orthographe officielle de l’INSEE soit Puycelci, ce qui entraîne quelques désagréments dans les recherches par Internet par exemple ou pour la localisation par GPS. C’est pour cela que le conseil municipal a sollicité les instances officielles pour que le nom originel soit restitué à Puycelsi.
Mais avec un S ou avec un C, Puycelsi reste unique et on ne le retrouve dans aucun autre pays ni sur aucune carte de France.

 


L’ancienne Mairie

La maison commune recevait le 11 février 1790 son premier maire, Mafre Farjanel oncle, élu par les cent trente électeurs de la commune. Avant ce premier conseil municipal, le territoire était administré par quatre consuls, deux pour le village et deux pour la campagne. Le dernier des consuls était Renaud de Borredon. Au fond de l’église se trouve un banc de bois décoré d’étoiles, il était réservé aux consuls qui assistaient aux offices. Les rassemblements populaires se tenaient dans l’église où le maire annonçait à la population les grandes décisions nationales.Au rez de chaussée de la maison commune, se tenait un petit marché, on y trouvait aussi les mesures à grain permettant d’évaluer les récoltes ou de comparer avec le grain provenant de l’extérieur ; le setier de blé n’était pas le même à Gaillac qu’à Puycelsi. Plus près de nous Valentin y faisait danser les jeunes au son de son accordéon.


L’Église Saint Corneille

 

La première église fut construite au début de l’an mil sur ce même emplacement. On en aperçoit les soubassements dans la partie est, avec toutefois un léger décalage dans le positionnement angulaire. Deux cimetières entouraient l’église : un au sud, le cimetière d’Orient, qui fût supprimé avant le cimetière d’Occident auquel on accédait par la porte des morts. Ce dernier a été également supprimé dans les années trente, il n’était plus utilisé depuis le début du siècle, le cimetière actuel en bas du village recevant les morts depuis le début du 20ème siècle.

Le clocher : à l’origine il y avait un mur clocher typique de la région. En vue de l’édification du clocher actuel, la Mairie avait lancé un emprunt estimé à 7 300 livres. Mlle Bonnavent prêta 3 000 livres à fonds perdus pour débuter les travaux (en remerciement, la première cloche porterait son nom). Les travaux débutèrent en 1777 et ne furent terminés qu’en 1805, après que plusieurs problèmes de construction aient été résolus. Le haut de ce clocher, haut de 45 m, devra être refait en 1807. La construction de l’église, datée du 15ème siècle, a été réalisée en plusieurs étapes jusqu’au 17ème siècle. Ses dimensions témoignent de l’importance et de la richesse du village à une certaine période.

 

La nef, longue de 35m, est composée de trois travées, dont les deux latérales sont consacrées aux chapelles. Le plafond a été réalisé par les mêmes artistes que ceux de la cathédrale d’ Albi : même couleurs, même motifs…